
Ce 12 juin, le monde entier se mobilise à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants. À Maurice, la loi est claire : le travail des enfants de moins de 16 ans est strictement interdit.
Si les cas signalés restent rares, les autorités, les ONG et les acteurs sociaux poursuivent leurs efforts pour prévenir toute forme d’exploitation, en particulier dans les milieux vulnérables. Cette journée est l’occasion de rappeler un principe fondamental : chaque enfant a droit à une enfance protégée, loin du travail forcé ou de responsabilités inadaptées à son âge.
Quelle est la réalité sur le terrain ? Quels sont les défis encore à relever pour garantir le respect de ce droit ?
Mélanie Valère-Cicéron, de la Commission Enfants de Dis-Moi, rappelle que Maurice, signataire de la Convention 182 de l’Organisation international du Travail, interdit le travail des moins de 16 ans, et impose un encadrement strict au-delà de cet âge.
Elle déplore toutefois l’irresponsabilité de certains employeurs qui incitent des jeunes à mentir sur leur âge afin de les embaucher illégalement, puis profitent de leur situation pour les exploiter. ‘’Zot pa benefisier zot drwa’’, dit-elle, appelant à une mobilisation citoyenne pour dénoncer ces abus et à plus de fermeté des autorités.
Aneeta Goorah, Ombudsperson for Children, rappelle qu’un enfant aidant sa famille dans une entreprise n’est pas considéré comme un employé. Elle constate toutefois de nombreux cas d’exploitation, notamment d’enfants étrangers, mais admet ne pas disposer de données précises ni des moyens de vérifier s’ils sont rémunérés.
Elle souligne que, peu importe leur statut, les enfants immigrés doivent être à l’école, pas au travail. Elle appelle à signaler tout cas d’abus.
Le 12 juin marque un rappel urgent : l’enfance n’est pas à vendre. Malgré la loi, trop d’enfants restent exposés à l’exploitation. Face à ce fléau, l’action collective n’est plus une option, mais une urgence.