
Ce système, largement utilisé à l’international, repose sur un principe simple : chaque infraction entraîne un retrait de points, et l’accumulation de ces retraits peut mener à une suspension de permis. Objectif affiché : responsabiliser les conducteurs et réduire les infractions. Mais cette mesure suffira-t-elle à enrayer l’hécatombe sur nos routes ? Les chiffres interpellent. Pour la même période, on dénombre 54 accidents et 57 décès en 2024, contre 53 accidents mais 61 morts en 2025. Une légère baisse du nombre d’accidents, certes, mais un bilan humain plus lourd. Pour tenter de comprendre si le permis à points peut changer la donne, notre rédaction a interrogé plusieurs spécialistes de la sécurité routière, juristes et représentants d’associations de victimes. Tous s’accordent sur un point : sans une application rigoureuse et un suivi régulier, l’impact du système risque d’être limité.
Le chef inspecteur Shiva Coothen accueille cette nouvelle mesure avec optimisme, soulignant son potentiel à influer positivement sur le comportement et la mentalité des conducteurs.
Barlen Munusami, expert en sécurité routière, adopte une position plus nuancée : « Le permis à points ne fera pas de miracle pour réduire le nombre de morts sur nos routes », explique-t-il. Il insiste sur la nécessité d’adopter une stratégie globale, combinant éducation, sensibilisation, répression policière et amélioration des infrastructures routières.
Alain Jeannot, président de l’association Prévention Routière Avant Tout, partage ce point de vue. Il reconnaît que le permis à points constitue un outil dissuasif important, mais rappelle que son efficacité dépend aussi de l’entretien régulier des infrastructures routières.
À ce stade, la mise en œuvre effective de ce dispositif reste déterminante. Car si la route peut tuer, c’est aussi sur la route que réside l’espoir de la prévention et du changement.